Bluter

verbe trans

Définitions de « bluter »

Trésor de la Langue Française informatisé

BLUTER, verbe trans.
Prononc. : [blyte], (je) blute [blyt].
Étymol. ET HIST. − 1170 buleter (Rois, éd. E. R. Curtius, II, 17, 28, p. 91), forme attestée jusqu'à 1389, Invent. de Rich. Picque dans Gdf. Compl.; fin xiie-début xiiies. beluter (Aymeri de Narbonne, 2170 dans T.-L.), forme attestée jusqu'à 1611, Cotgr.; ca 1350 bluter (Gilles Li Muisis, Poésies, I, 341 dans T.-L.). Empr. au m. h. all. biuteln « bluter », dér. du m. h. all. biūtel « blutoir », Lexer (all. mod. Beutel); au verbe m. h. all. correspond le m. néerl. buydelen, Verdam, s.v. budelen (néerl. mod. builen). La forme buleter est dès l'orig. le résultat d'une métathèse des consonnes par assimilation au suff. -eter*. La forme beluter est issue de buleter avec métathèse des voyelles.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 15.
Source : CNRTL

Wiktionnaire

Français

Verbe

bluter \bly.te\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Passer au blutoir, pour séparer la fine farine du son.
    • On conçoit donc que partout où l'on vise à fabriquer le pain économiquement on s'efforce de réduire le taux du blutage ; c'est ainsi que, dans les manutentions militaires, la farine de blé tendre est blutée à 15 p. 0/0 et celle de blé dur à 5 p. 0/0. — (M. E. Millon, « De la proportion d'eau et de ligneux contenue dans le blé et dans ses principaux produits », dans les Mémoires de la Société royal des sciences, de l'agriculture et des arts de Lille, année 1847, part. 1, Lille : Imprimerie de L. Danel, 1847, p. 23)
    • Mais le jour qui blutait sa poudre d’or au travers des rideaux, lui montra son visage bleui par les meurtrissures des nuits. — (Joris-Karl Huysmans, Marthe, histoire d’une fille, 1877)
Source : Wikitionnaire

Littré (1872-1877)

bluter

(blu-té) v. a.
  • Passer la farine par le bluteau.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

BLUTER. Ajoutez :

Absolument. On dit que la femme aux bras tendus a le bras droit trop court, qu'elle blute, et qu'on ne sent pas le raccourci, Diderot, Œuvr. compl. 1821, t. IX, p. 50.

HISTORIQUE

XIIe s. Offrirent à David riches dras de lit, e tapiz, e vaissele, e furment, e orge, e farine, e flur deliéement buletée, Rois, 185.

XIIIe s. [Le pain] Noirs ert [était] et pleins de pailles, [il] ne l'ot pas beluté, Berte, XLV. Estatins lor envoie et char et vins et blés, Et le fuere et l'avoine et les pains buletés, Ch. d'Ant. II, 79.

XIVe s. On ne trouvoit adont farine buletée, Ne de vin, ne de pain, char fresche ne salée, Guesclin. 11047.

XVIe s. Je luy dis aussi que beluter parfois, pestrir et secouer les habillemens de lits, et les ranger, c'estoit un exercice bon et sain, La Boétie, 193. La belle meschine [jeune fille], pour faire des pastés, blutoit de la farine, Marguerite de Navarre, Nouv. XVII.

HISTORIQUE

XVIe s. Ajoutez : Que l'aucteur… se presente, par bestise ou par finesse, un peu obscurement et diversement, il ne luy chaille : nombre d'esprits, Je beluttant et secouant, en exprimeront quantité de formes, ou selon, ou à costé, ou au contraire de la sienne, qui luy feront toutes honneur, Montaigne, II, 353.

Source : Dictionnaire Littré

Étymologie de « bluter »

(XIIe siècle) En ancien français beluter[1] attesté jusqu'au XVIIe siècle en concurrence avec la forme syncopée bluter apparue au XIVe siècle ; plus avant, du moyen haut-allemand biuteln qui donne, en allemand beuteln (de), dérivé de biūtel, « blutoir » qui donne Beutel.
Source : Wikitionnaire

Wallon, boti ; rouchi, bulter. Les étymologistes tirent ce mot de l'allemand beutel, bourse, tamis. Mais Diez indique une étymologie qui, bien que plus compliquée, paraît mieux répondre aux diverses formes. La forme la plus ancienne est buleter ; cela est dit pour bureter ; on trouve en effet dans la Bible de Guiot (XIIIe siècle) et ailleurs (voy. l'historique de BLUTEAU) buretel pour bluteau ; le bourguignon a burteau ; l'italien a burattello, buratto ; le provençal, barutel, bluteau, barutelar, bluter ; l'ancien catalan a barutelz ; l'r est donc aussi autorisée que l'l, dans le mot, qui, dès lors, signifiant passer par une étoffe comme l'étamine, vient de bure, bureau, sorte d'étoffe.

Source : Dictionnaire Littré

Phonétique du mot « bluter »

Phonétique Prononciation
France (Lyon) : écouter « bluter »
Source : Wikitionnaire

Fréquence d'apparition du mot « bluter »

Source : Google

Traductions du mot « bluter »

Langue Traduction
English bleeder
German bluter
Spanish sangrado
Portuguese sangrador
Italian sanguinamento
Dutch ontluchter
Polish odpowietrznik
Russian стравливание
Source : DeePL

Synonymes de « bluter »