Conciliant

adj et part prés

Définitions de « conciliant »

Trésor de la Langue Française informatisé

CONCILIANT, ANTE, part. prés. et adj.
I.− Part. prés. de concilier*.
II.− Adj. [En parlant d'une pers.] Disposé de par son caractère à la conciliation, à l'entente entre les personnes. Se montrer conciliant. Le vrai Saint-Cyran est bonhomme, doux, conciliant, plein de bonté (Bremond, Hist. littér. du sentiment relig. en France,t. 4, 1920, p. 103):
Dès ses premières paroles, on prévoit qu'il [le préfet des études] sera conciliant et plein d'indulgence. « Les élèves de seconde et de rhétorique devraient avoir honte de s'être conduits comme des gamins de septième... ». Larbaud, Fermina Marquez,1911, p. 78.
Par ext. [En parlant des dispositions naturelles, du caractère et de leur expression] Caractère, esprit doux et conciliant; geste, sourire, ton, visage conciliant; voix conciliante (cf. aussi caractère2, ex. 6).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃siljɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Ds Ac. 1762-1932. Fréq. abs. littér. : 254. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 154, b) 261; xxes. : a) 388, b) 574.
CONCILIER, verbe trans.
A.− Littér. [Le suj. et l'obj. désignent des pers.] Rapprocher des personnes en désaccord d'opinions ou d'intérêts pour les mettre d'accord. Concilier des personnes, des adversaires :
1. Alors commença un nouvel ordre, une nouvelle tentative d'organisation politique, la tentative d'organisation mixte, qui avait pour objet de concilier, de faire vivre et agir ensemble, malgré leur hostilité profonde, tous les éléments de la société, la noblesse féodale, les communes, le clergé, les souverains. Guizot, Hist. gén. de la civilisation en Europe,1828, leçon 10, p. 29.
Spéc., DR. Le juge de paix s'est vainement efforcé de concilier les parties (Ac.1835-1932).
Rem. L'emploi pronom. réfl. est peu usité. Ces deux personnes ne peuvent se concilier (Rob.).
B.− [L'obj. désigne une pluralité d'inanimés abstr.] P. anal. Rapprocher des choses opposées, contraires pour les mettre en accord, les faire coexister harmonieusement, les rendre compatibles. Concilier des textes qui ne s'accordent pas ensemble, des passages qui paraissent se contredire; concilier ses plaisirs avec son travail. Concilier la liberté d'expression au cinéma avec le respect de la dignité de la personne humaine (V. Giscard d'Estaing, Déclaration au Conseil des ministres,8 oct. 1975) :
2. ... il a été donné à Shakespeare, et c'est ce qui fait la souveraineté de son génie, de concilier, d'unir, d'amalgamer sans cesse dans son œuvre ces deux qualités, la vérité et la grandeur, qualités presque opposées, ou tout au moins tellement distinctes, que le défaut de chacune d'elles constitue le contraire de l'autre. Hugo, Marie Tudor,1833, p. 2.
3. Et c'est sa complexité même qui nous rend compte de la vérité du catholicisme : il se tient au centre de la réalité en ce qu'il s'accorde avec ce qui semble discord, et concilie ce qui paraît purement inconciliable. Massis, Jugements,1924, p. 202.
Emploi abs. :
4. « Je ne concilierai point non plus. Car concilier c'est se satisfaire de l'ignominie d'un mélange tiède où se sont conciliées des boissons glacées et brûlantes... » Saint-Exupéry, Citadelle,1944, p. 871.
SYNT. Concilier des contraires, les exigences, les intérêts, deux principes, deux tendances, l'utile et/avec l'agréable; difficulté, impossibilité de concilier; chercher à, essayer de, s'efforcer de, tenter de concilier; chercher, fournir, trouver le moyen de concilier; chercher les moyens de tout concilier.
Emploi pronom. réfléchi (à sens passif). Comment une telle distraction pouvait-elle se concilier avec cette attention, ce regard? (Malraux, La Condition humaine,1933, p. 347).
C.− [Le suj. désigne une pers.; l'obj. désigne une pers. ou plus fréquemment le sentiment favorable d'une pers.] Se concilier qqn ou qqc.Gagner, obtenir pour soi la faveur de quelqu'un. Se concilier l'amitié, la bienveillance, les bonnes grâces, la faveur, l'indulgence, la sympathie de qqn :
5. Au moyen de la paix, il [Bonaparte] se concilie la bourgeoisie; au moyen de la religion, il se concilie l'ancienne noblesse et croit aussi se concilier le respect et la confiance des masses. G. Sand, Histoire de ma vie,t. 2, 1855, p. 2.
P. ext. [Le suj. est un inanimé abstr. désignant une qualité, un trait de caractère de la pers.] Sa façon recueillie d'écouter, sa complaisance inaltérable lui avaient concilié toutes les sympathies (Zola, La Fortune des Rougon,1871, p. 81).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃silje], (je) concilie [kɔ ̃sili]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1174-76 « réconcilier » (G. de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 6032) − xvies. pronom., Hug.; 2. 1549 « mettre d'accord des personnes d'intérêts divergents » (Est.); 3. 1647 « accorder des choses qui paraissent incompatibles » (Rotrou, St Gen. i, 1 ds Littré); 4. 1508-17 consilier « obtenir, se rendre favorable » (Fossetier, Cron. Marg., ms. Brux., I, 27 ds Gdf. Compl.); 1680 pronom. (Rich.). Empr. au lat. class. conciliare « unir »; « unir par les sentiments, rendre bienveillant » et « ménager par les sentiments, procurer ». Fréq. abs. littér. : 807. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 484, b) 928; xxes. : a) 1 081, b) 1 016. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 352.
Source : CNRTL

Wiktionnaire

Français

Adjectif

Singulier Pluriel
Masculin conciliant
\kɔ̃.si.ljɑ̃\

conciliants
\kɔ̃.si.ljɑ̃\
Féminin conciliante
\kɔ̃.si.ljɑ̃t\
conciliantes
\kɔ̃.si.ljɑ̃t\

conciliant \kɔ̃.si.ljɑ̃\

  1. Qui est porté à concilier les esprits, les gens d’intérêts opposés.
    • L'auteur de l'explication, Florentin de Thierrat, était né à Mirecourt vers la fin du XVIe siècle ; ce fut un jurisconsulte de grand mérite, tout à la fois habile, conciliant ; on l'appelait l'arbitre de la province. — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1923)
  2. (En particulier) Qui accepte de ne pas tenter d’imposer ses propres opinions afin d’éviter les disputes.
    • L’Association des joueurs demeure inflexible en ce qui a trait au versement complet des salaires consentis aux joueurs. Ce refus de Donald Fehr est très mal perçu par la Ligue qui s'est montrée conciliante la semaine dernière en faisant des concessions totalisant plus de 200 millions. — (François Gagnon, La saison pourrait être annulée, lapresse.ca, novembre 2012)
  3. (Par métonymie) Se dit d’une attitude, d’une façon de faire, dont l’objectif est de ne pas exacerber les antagonismes.
    • Adopter un ton conciliant.
    • Prêt au dialogue, il a envoyé de nombreux signaux conciliants vers le Kremlin. — (Benjamin Quenelle, La difficile « cohabitation à la caucasienne » en Géorgie, Les Échos, novembre 2012)

Forme de verbe

Voir la conjugaison du verbe concilier
Participe Présent conciliant
Passé

conciliant \kɔ̃.si.ljɑ̃\

  1. Participe présent de concilier.
    • La recherche de micro-polluants organiques dangereux s’inscrit dans le concept de développement durable conciliant la protection de l’environnement et le développement économique. — (Nathalie Gyuran-Humbert, Mise au point de méthodes pour l’analyse de micropolluants organiques dans des matrices liquides ou solides en provenance de la filière cuir, 2004)
Source : Wikitionnaire

Littré (1872-1877)

conciliant, ante

(kon-si-li-an, an-t') adj.
  • Qui est propre à concilier. Homme, esprit, caractère conciliant. Paroles conciliantes.
Source : Dictionnaire Littré

Étymologie de « conciliant »

(Adjectif) (XVIIIe siècle) Du participe présent de concilier.
Source : Wikitionnaire

Phonétique du mot « conciliant »

Phonétique Prononciation
La prononciation \kɔ̃.si.ljɑ̃\ rime avec les mots qui finissent en \jɑ̃\.
\kɔ̃.si.ljɑ̃\
France : écouter « conciliant [kɔ̃.si.ljɑ̃] »
France (Lyon) : écouter « conciliant »
Source : Wikitionnaire

Fréquence d'apparition du mot « conciliant »

Source : Google

Traductions du mot « conciliant »

Langue Traduction
English conciliant
German versöhnlich
Spanish conciliant
Portuguese conciliador
Italian conciliante
Dutch verzoenend
Polish pojednawczy
Russian примиритель
Source : DeePL

Synonymes de « conciliant »

Antonymes de « conciliant »