Effluve
subst
masc
Sommaire
Définitions de « effluve »
Trésor de la Langue Française informatisé
EFFLUVE, subst. masc.
A.− Émanation se dégageant des corps des êtres organisés, des matières organiques, de certaines substances.
1. MÉD., vx. [Désigne des émanations malsaines qui provoquent des fièvres ou des épidémies] Comment la maladie n'atteindrait-elle pas ces petits êtres, plongés et comme noyés au sein des effluves les plus redoutables de contagion? (Cadet de Gassicourt, Mal. enf.,t. 1, 1880-84, p. 190).
Rem. Selon Ac. 1878, ,,se dit en particulier des substances organiques altérées que l'air tient en suspension dans les endroits marécageux et qui donnent lieu à des fièvres``.
2. [Désigne des émanations agissant sur le sens de l'odorat]
a) [Au sujet d'êtres hum., d'animaux] Les caïmans (...) guettent (...) le jaguar qui descend au fleuve pour y boire et qui hume dans l'air leurs effluves musqués (Leconte de Lisle, Poèmes trag.,1886, p. 103).Si la bécasse a des effluves assez violents (...) elle est fort paresseuse (...) pendant le jour et son immobilité contrarie (...) la force de ses émanations (Vidron, Chasse,1945, p. 59):
1. ... le corps entier (...) exhalait la même senteur que sa chevelure (...) : une odeur enivrante et fade, avec des pointes poivrées; un relent de moiteur, qui faisait songer aux arômes les plus disparates (...) moins une odeur, à tout prendre, qu'un effluve, ou même qu'une saveur : car il en restait comme un goût d'épices sur les lèvres. Martin du Gard, Les Thibault,La Belle saison, 1923, p. 975.
b) [Au sujet de parfums de natures diverses] Effluves du printemps. (Quasi-)synon. exhalaison.Une obscurité presque complète (...) régnait dans toute la pièce, emplie des effluves d'un parfum pénétrant (Gracq, Argol,1938, p. 172).Humer ces effluves (...) flottants, indistincts, impossibles à analyser, qui émanaient à la fois de la peinture, du tapis, des rideaux, des fauteuils, des livres, et qui imprégnaient subtilement tout l'étage (Martin du G., Thib.,Épil., 1940, p. 783):
2. La nuit était pleine d'odeurs délicieuses et il respirait (...) le lourd parfum du chèvrefeuille mêlé à une âcre et fine senteur de feuilles mortes (...) octobre s'annonçait dans ces effluves qui portaient légèrement à la tête... Green, Moïra,1950, p. 62.
Rem. On rencontre un emploi de l'expr. par effluves. Par bouffées odorantes. Une senteur fraîche que traversait, par effluves, l'odeur des pétunias, des géraniums (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 327).
− P. anal. Odeur dégagée par un aliment. (Quasi-) synon. arôme, fumet.Aux effluves du camembert crémeux et du bleu d'Auvergne odorant, marbré de veines, de la bouteille poudreuse... le chanoine s'échauffait (Arnoux, Zulma,1960, p. 52).
3. [Au sujet de phénomènes naturels (vents, émanations volcaniques)] De quartier en quartier nos soldats sont chassés par les effluves du volcan (Chateaubr., Mém.,t. 2, 1848, p. 438).L'enclos peut avoir pour but de défendre la terre contre le vent (...) les haies de roseaux protégeant des effluves salés les légumes de Staoueli (Meynier, Paysages agraires,1958, p. 164).
B.− Spéc., ÉLECTR. Décharge électrique à faible luminescence, qui ne s'accompagne ni d'échauffement ni d'effets mécaniques, mais qui est souvent un signe précurseur du claquage des isolants (d'apr. Siz., 1968). L'oxygène pur, soumis à l'action d'effluves électriques (...) devient très oxydant (Fontaine, Électrolyse,1885, p. 12).Elle [l'hydrogénation] est réalisée par l'effluve électrique (Plantefol, Bot. et biol. végét.,t. 2, 1931, p. 343).
C.− Au fig. Émanation, rayonnement, influence d'ordre moral, psychologique.
Une bobine de pellicule cinématographique enroulée sur elle-même dans sa boîte de fer-blanc qui s'effluve (...) et dont le subtil chloroforme filtre à travers la fermeture étanche pour vous toucher le cerveau (Cendrars, Homme foudr.,1945, p. 50).1. Spéc., OCCULT. Effluves magnétiques. Émanation du fluide magnétique, qui passe du magnétiseur au magnétisé. Inondée d'amour, vaincue par les effluves magnétiques d'un sentiment si chaud, la duchesse hésitait à faire naître la querelle qui devait les séparer à jamais (Balzac, Langeais,1834, p. 265).Aussi [le duc] l'enveloppait-il de toutes les effluves magnétiques d'une séduction (A. Daudet, Nabab,1877, p. 74).Les « magnétiseurs » prétendent utiliser le fluide (effluve, émanation, aura ou od) émané des mains humaines (J. Rostand, La Vie et ses probl.,1939, p. 78).
2. P. ext. Influence exercée par une force supérieure, d'ordre divin, ou mystérieux. Avec [Hofmannsthal] (...) le symbole est maître. Du symbole émanent des effluves, se dégagent des suggestions qui entraînent l'imagination dans les champs du rêve (Arts et litt.,1936, p. 4803).Engendrés dans le sol sous l'influence des divinités célestes (...) et de leurs effluves, ces métaux sont en correspondance, d'après les alchimistes, avec les planètes dont ils portent le signe (Caron, Hutin, Alchimistes,1959, p. 167).Là, imprégné d'effluves divins (...) il s'exerça, frappant un gros arbre d'un sabre de bois long de deux mètres (Jeux et sp.,1967, p. 1441).
3. Courant d'influence, exercé d'un élément sur un autre.
a) [Une pers. ou un ensemble de pers., des marques de leur affectivité, forment l'origine du courant d'influence] Cette grandiose et complexe machine à créer des effluves qu'est un orchestre (Mauclair, Relig. mus.,1928, p. 22).Notre goût varie avec l'âge et l'air que nous respirons; il dépend de la société et de ses effluves (Chardonne, Ciel,1959, p. 167):
3. ... en ce moment-ci André travaille. Certainement, beaucoup d'effluves émanent de sa personne. La pensée musicale porte au loin, même non encore formulée, embryonnaire. Cendrars, Les Confessions de Dan Yack,1929, p. 82.
b) [Une région marque l'origine du courant d'influence] Cet échange d'effluves entre Paris centre, et la France sphère (...) indique nettement que Paris, cette tête, est plus que la tête d'un peuple (Hugo, Actes et par. IV,1885, p. 323).
Rem. 1. On note un emploi de l'expr. à (...) larges effluves. Il devait avoir (...) un intarissable amour, pour en déverser sur la foule à si larges effluves (Flaub., MmeBovary, t. 2, 1857, p. 69). a) Ce mot est surtout attesté au plur. On rencontre cependant le sing., supra ex. 1, v. également Plantefol et Rostand, loc. cit. b) En raison de sa terminaison fém., effluve est fréquemment mis à tort au fém. Une odeur de goudron brûlé emplissait l'air, mêlée à de fortes effluves d'humanité sale et dense (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 363). Partout, dans ces quartiers où je discerne l'effluve du bitume, du fer, du platine, une effluve plus forte monte des générations mortes (Giraudoux, Folle, 1944, I, p. 37). Les effluves émotives dont tant de ces mots nous arrivent chargés (M. Bloch, Apol. pour hist., 1944, p. 87). Jean-Jacques (...) respirait ces effluves printanières (Guéhenno, Jean-Jacques, 1948, p. 226). 2. La docum. atteste effluvion, subst. fém. Effusion qui s'écoule, qui s'épand comme un effluve (d'apr. Rheims 1969). L'illusion (...) ne peut être produite que par ces subtiles émanations, ces effluvions invisibles, qui entretiennent des courants perpétuels entre les différents êtres (Joubert, Pensées, t. 1, 1824, p. 304). Je voyais tes yeux briller dans la nuit, j'avais le cœur tiède et mou... je buvais avec extase les longues effluvions (sic) de ta prunelle fixée sur la mienne (Flaub., Corresp., 1846, p. 273). 1reattest. 1824 (Joubert, loc. cit.); mot de formation obscure d'apr. effluve*. Peut-être croisement avec effusion (Rheims 1969) ou alluvion, ou bien adaptation de effluvium (effluve*).
Prononc. et Orth. : [efly:v], mais transcrit [ε(f)fly:v] sous l'influence des lettres redoublées ds Littré, DG ([ff] double) et dans Gattel 1841 et, à titre de var., ds Warn. 1968 ([f] simple). Barbeau-Rodhe 1930 admet [ε] ouvert suivi de [f] ou [ff]. Le mot est attesté ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1755 « émanation » (Encyclop. [ici, en parlant d'un lieu marécageux]); b) 1834 effluves magnétiques (Balzac, Langeais, p. 265 [ici au fig., en parlant d'un sentiment]); c) 1885 effluves électriques (H. Fontaine, Electrolyse, p. 12); 2. [début xixes. fig. « émanation supposée à laquelle on attribue une influence morale, affective, psychologique » (Lamennais, s. réf. ds Lar. 19e: la religion est l'effluve divin)]; 1831 (Balzac, Peau chagr., p. 31). Empr. au lat.effluvium « écoulement ». Selon Littré, le mot aurait été introduit dans la sc. par G. M. Lancisi, médecin ital. [1654-1720], dans l'ouvrage De noxiis paludum effluviis, 1717 d'apr. Lar. 19e. Fréq. abs. littér. : 236. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 99, b) 508; xxes. : a) 438, b) 382.
DÉR.
Effluver, verbe pronom.,donné comme intrans. par Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr.; comme trans. et intrans. par Quillet 1965.Une bobine de pellicule cinématographique enroulée sur elle-même dans sa boîte de fer-blanc qui s'effluve (...) et dont le subtil chloroforme filtre à travers la fermeture étanche pour vous toucher le cerveau (Cendrars, Homme foudr.,1945, p. 50).− [eflyve], (j')effluve [efly:v]. − 1resattest. 1945 pronom. « émettre des effluves » id.; 1965 intrans. méd. « émettre des effluves électriques » (Quillet); de effluve, dés. -er.
BBG. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 44. − Gall. 1955, p. 459. − Laboriat (J.). Le Sexe des anges. Déf. Lang. fr. 1974, no74, p. 14; Vocab. hermaphrodite. Vie Lang. 1972, pp. 79-80.
EFFLUVE, subst. masc.
A.− Émanation se dégageant des corps des êtres organisés, des matières organiques, de certaines substances.
1. MÉD., vx. [Désigne des émanations malsaines qui provoquent des fièvres ou des épidémies] Comment la maladie n'atteindrait-elle pas ces petits êtres, plongés et comme noyés au sein des effluves les plus redoutables de contagion? (Cadet de Gassicourt, Mal. enf.,t. 1, 1880-84, p. 190).
Rem. Selon Ac. 1878, ,,se dit en particulier des substances organiques altérées que l'air tient en suspension dans les endroits marécageux et qui donnent lieu à des fièvres``.
2. [Désigne des émanations agissant sur le sens de l'odorat]
a) [Au sujet d'êtres hum., d'animaux] Les caïmans (...) guettent (...) le jaguar qui descend au fleuve pour y boire et qui hume dans l'air leurs effluves musqués (Leconte de Lisle, Poèmes trag.,1886, p. 103).Si la bécasse a des effluves assez violents (...) elle est fort paresseuse (...) pendant le jour et son immobilité contrarie (...) la force de ses émanations (Vidron, Chasse,1945, p. 59):
1. ... le corps entier (...) exhalait la même senteur que sa chevelure (...) : une odeur enivrante et fade, avec des pointes poivrées; un relent de moiteur, qui faisait songer aux arômes les plus disparates (...) moins une odeur, à tout prendre, qu'un effluve, ou même qu'une saveur : car il en restait comme un goût d'épices sur les lèvres. Martin du Gard, Les Thibault,La Belle saison, 1923, p. 975.
b) [Au sujet de parfums de natures diverses] Effluves du printemps. (Quasi-)synon. exhalaison.Une obscurité presque complète (...) régnait dans toute la pièce, emplie des effluves d'un parfum pénétrant (Gracq, Argol,1938, p. 172).Humer ces effluves (...) flottants, indistincts, impossibles à analyser, qui émanaient à la fois de la peinture, du tapis, des rideaux, des fauteuils, des livres, et qui imprégnaient subtilement tout l'étage (Martin du G., Thib.,Épil., 1940, p. 783):
2. La nuit était pleine d'odeurs délicieuses et il respirait (...) le lourd parfum du chèvrefeuille mêlé à une âcre et fine senteur de feuilles mortes (...) octobre s'annonçait dans ces effluves qui portaient légèrement à la tête... Green, Moïra,1950, p. 62.
Rem. On rencontre un emploi de l'expr. par effluves. Par bouffées odorantes. Une senteur fraîche que traversait, par effluves, l'odeur des pétunias, des géraniums (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 327).
− P. anal. Odeur dégagée par un aliment. (Quasi-) synon. arôme, fumet.Aux effluves du camembert crémeux et du bleu d'Auvergne odorant, marbré de veines, de la bouteille poudreuse... le chanoine s'échauffait (Arnoux, Zulma,1960, p. 52).
3. [Au sujet de phénomènes naturels (vents, émanations volcaniques)] De quartier en quartier nos soldats sont chassés par les effluves du volcan (Chateaubr., Mém.,t. 2, 1848, p. 438).L'enclos peut avoir pour but de défendre la terre contre le vent (...) les haies de roseaux protégeant des effluves salés les légumes de Staoueli (Meynier, Paysages agraires,1958, p. 164).
B.− Spéc., ÉLECTR. Décharge électrique à faible luminescence, qui ne s'accompagne ni d'échauffement ni d'effets mécaniques, mais qui est souvent un signe précurseur du claquage des isolants (d'apr. Siz., 1968). L'oxygène pur, soumis à l'action d'effluves électriques (...) devient très oxydant (Fontaine, Électrolyse,1885, p. 12).Elle [l'hydrogénation] est réalisée par l'effluve électrique (Plantefol, Bot. et biol. végét.,t. 2, 1931, p. 343).
C.− Au fig. Émanation, rayonnement, influence d'ordre moral, psychologique.
Une bobine de pellicule cinématographique enroulée sur elle-même dans sa boîte de fer-blanc qui s'effluve (...) et dont le subtil chloroforme filtre à travers la fermeture étanche pour vous toucher le cerveau (Cendrars, Homme foudr.,1945, p. 50).1. Spéc., OCCULT. Effluves magnétiques. Émanation du fluide magnétique, qui passe du magnétiseur au magnétisé. Inondée d'amour, vaincue par les effluves magnétiques d'un sentiment si chaud, la duchesse hésitait à faire naître la querelle qui devait les séparer à jamais (Balzac, Langeais,1834, p. 265).Aussi [le duc] l'enveloppait-il de toutes les effluves magnétiques d'une séduction (A. Daudet, Nabab,1877, p. 74).Les « magnétiseurs » prétendent utiliser le fluide (effluve, émanation, aura ou od) émané des mains humaines (J. Rostand, La Vie et ses probl.,1939, p. 78).
2. P. ext. Influence exercée par une force supérieure, d'ordre divin, ou mystérieux. Avec [Hofmannsthal] (...) le symbole est maître. Du symbole émanent des effluves, se dégagent des suggestions qui entraînent l'imagination dans les champs du rêve (Arts et litt.,1936, p. 4803).Engendrés dans le sol sous l'influence des divinités célestes (...) et de leurs effluves, ces métaux sont en correspondance, d'après les alchimistes, avec les planètes dont ils portent le signe (Caron, Hutin, Alchimistes,1959, p. 167).Là, imprégné d'effluves divins (...) il s'exerça, frappant un gros arbre d'un sabre de bois long de deux mètres (Jeux et sp.,1967, p. 1441).
3. Courant d'influence, exercé d'un élément sur un autre.
a) [Une pers. ou un ensemble de pers., des marques de leur affectivité, forment l'origine du courant d'influence] Cette grandiose et complexe machine à créer des effluves qu'est un orchestre (Mauclair, Relig. mus.,1928, p. 22).Notre goût varie avec l'âge et l'air que nous respirons; il dépend de la société et de ses effluves (Chardonne, Ciel,1959, p. 167):
3. ... en ce moment-ci André travaille. Certainement, beaucoup d'effluves émanent de sa personne. La pensée musicale porte au loin, même non encore formulée, embryonnaire. Cendrars, Les Confessions de Dan Yack,1929, p. 82.
b) [Une région marque l'origine du courant d'influence] Cet échange d'effluves entre Paris centre, et la France sphère (...) indique nettement que Paris, cette tête, est plus que la tête d'un peuple (Hugo, Actes et par. IV,1885, p. 323).
Rem. 1. On note un emploi de l'expr. à (...) larges effluves. Il devait avoir (...) un intarissable amour, pour en déverser sur la foule à si larges effluves (Flaub., MmeBovary, t. 2, 1857, p. 69). a) Ce mot est surtout attesté au plur. On rencontre cependant le sing., supra ex. 1, v. également Plantefol et Rostand, loc. cit. b) En raison de sa terminaison fém., effluve est fréquemment mis à tort au fém. Une odeur de goudron brûlé emplissait l'air, mêlée à de fortes effluves d'humanité sale et dense (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 363). Partout, dans ces quartiers où je discerne l'effluve du bitume, du fer, du platine, une effluve plus forte monte des générations mortes (Giraudoux, Folle, 1944, I, p. 37). Les effluves émotives dont tant de ces mots nous arrivent chargés (M. Bloch, Apol. pour hist., 1944, p. 87). Jean-Jacques (...) respirait ces effluves printanières (Guéhenno, Jean-Jacques, 1948, p. 226). 2. La docum. atteste effluvion, subst. fém. Effusion qui s'écoule, qui s'épand comme un effluve (d'apr. Rheims 1969). L'illusion (...) ne peut être produite que par ces subtiles émanations, ces effluvions invisibles, qui entretiennent des courants perpétuels entre les différents êtres (Joubert, Pensées, t. 1, 1824, p. 304). Je voyais tes yeux briller dans la nuit, j'avais le cœur tiède et mou... je buvais avec extase les longues effluvions (sic) de ta prunelle fixée sur la mienne (Flaub., Corresp., 1846, p. 273). 1reattest. 1824 (Joubert, loc. cit.); mot de formation obscure d'apr. effluve*. Peut-être croisement avec effusion (Rheims 1969) ou alluvion, ou bien adaptation de effluvium (effluve*).
Prononc. et Orth. : [efly:v], mais transcrit [ε(f)fly:v] sous l'influence des lettres redoublées ds Littré, DG ([ff] double) et dans Gattel 1841 et, à titre de var., ds Warn. 1968 ([f] simple). Barbeau-Rodhe 1930 admet [ε] ouvert suivi de [f] ou [ff]. Le mot est attesté ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1755 « émanation » (Encyclop. [ici, en parlant d'un lieu marécageux]); b) 1834 effluves magnétiques (Balzac, Langeais, p. 265 [ici au fig., en parlant d'un sentiment]); c) 1885 effluves électriques (H. Fontaine, Electrolyse, p. 12); 2. [début xixes. fig. « émanation supposée à laquelle on attribue une influence morale, affective, psychologique » (Lamennais, s. réf. ds Lar. 19e: la religion est l'effluve divin)]; 1831 (Balzac, Peau chagr., p. 31). Empr. au lat.effluvium « écoulement ». Selon Littré, le mot aurait été introduit dans la sc. par G. M. Lancisi, médecin ital. [1654-1720], dans l'ouvrage De noxiis paludum effluviis, 1717 d'apr. Lar. 19e. Fréq. abs. littér. : 236. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 99, b) 508; xxes. : a) 438, b) 382.
DÉR.
Effluver, verbe pronom.,donné comme intrans. par Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr.; comme trans. et intrans. par Quillet 1965.Une bobine de pellicule cinématographique enroulée sur elle-même dans sa boîte de fer-blanc qui s'effluve (...) et dont le subtil chloroforme filtre à travers la fermeture étanche pour vous toucher le cerveau (Cendrars, Homme foudr.,1945, p. 50).− [eflyve], (j')effluve [efly:v]. − 1resattest. 1945 pronom. « émettre des effluves » id.; 1965 intrans. méd. « émettre des effluves électriques » (Quillet); de effluve, dés. -er.
BBG. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 44. − Gall. 1955, p. 459. − Laboriat (J.). Le Sexe des anges. Déf. Lang. fr. 1974, no74, p. 14; Vocab. hermaphrodite. Vie Lang. 1972, pp. 79-80.
Wiktionnaire
Français
Source : Wikitionnaire
Nom commun
| Singulier | Pluriel |
|---|---|
| effluve | effluves |
| \e.flyv\ | |
effluve \e.flyv\ masculin ou féminin (l’usage hésite)
- (Médecine) (Vieilli) Substances organiques altérées, tenues en suspension dans l’air, principalement aux endroits marécageux, et donnant particulièrement lieu à des fièvres intermittentes, rémittentes et continues.
- Émanation qui se dégage d’un corps quelconque.
- Il ne reste qu’un tableau de Lebrun représentant la Pentecôte d’une façon qui étonnerait l’auteur des Actes des apôtres. La Vierge y est au centre et reçoit pour son compte tout l’effluve du Saint-Esprit, qui, d’elle, se répand sur les apôtres. — (Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1883, collection Folio, page 153.)
- On entendait partout des chants d’oiseaux. Alors ma compagne se mit à courir en gambadant, enivrée d’air et d’effluves champêtres. Et moi je courais derrière en sautant comme elle. Est-on bête, monsieur, par moments ! — (Guy de Maupassant, Au printemps, dans La maison Tellier, 1891, collection Le Livre de Poche, page 213)
- Elle pourrait demeurer ici, l’assaillir d’invites, de chatteries, toute la nuit provoquer son désir, répandre ses effluves. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Lors des manifestations au foyer rural, il traînait toujours dans les environs de la salle, les effluves festives l'ayant averti qu'il se tramait quelque chose d'intéressant et, aussitôt les gens ou les invités partis, il entrait prêter ses mains noires pour aider à débarrasser. — (José Herbert, La vie privée de Joint de Culasse, dans L'instituteur impertinent: récits, Atria Témoignages/Primento, 2014)
- De chaque côté de la place, il y avait des tilleuls, qui pleuraient au printemps en nous arrosant de leurs effluves apaisants.— (José Herbert, L’instituteur impertinent: Récit de vie, 2016)
Forme de verbe
| Voir la conjugaison du verbe effluver | ||
|---|---|---|
| Indicatif | Présent | j’effluve |
| il/elle/on effluve | ||
| Subjonctif | Présent | que j’effluve |
| qu’il/elle/on effluve | ||
| Impératif | Présent | (2e personne du singulier) effluve |
effluve \e.flyv\
- Première personne du singulier de l’indicatif présent du verbe effluver.
- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent du verbe effluver.
- Première personne du singulier du subjonctif présent du verbe effluver.
- Troisième personne du singulier du subjonctif présent du verbe effluver.
- Deuxième personne du singulier de l’impératif du verbe effluver.
Littré (1872-1877)
effluve
(èf-flu-v') s. m.
- 1 Terme de médecine. Nom de substances organiques altérées, tenues en suspension dans l'air, principalement aux endroits marécageux, et donnant particulièrement lieu à des fièvres intermittentes, rémittentes et continues.
- 2Effluves magnétiques, nom donné aux influences exercées par les magnétiseurs sur les magnétisés, et attribuées à un prétendu fluide magnétique.
Fig. et dans le style néologique. Les effluves de la passion. Effluves énervants, délicieux.
REMARQUE
On fait souvent ce mot féminin ; c'est une faute ; il est masculin.
Étymologie de « effluve »
- Du latin effluvium, du préfixe ex- indiquant la séparation et de fluxus (« écoulement »).
Lat. effluvium, de ex, et fluere, couler (voy. FLUX) ; ital. effluvio. Ce mot a été introduit dans la science par Lancisi, médecin italien.
Source : Dictionnaire LittréPhonétique du mot « effluve »
| Phonétique | Prononciation | |
|---|---|---|
| France (Nancy) : écouter « effluve » |
|
|
| (Région à préciser) : écouter « effluve » |
|
Fréquence d'apparition du mot « effluve »
Source : GoogleTraductions du mot « effluve »
| Langue | Traduction |
|---|---|
| English | fragrance |
| German | effluve |
| Spanish | fragancia |
| Portuguese | fragrância |
| Italian | fragranza |
| Dutch | geur |
| Polish | zapach |
| Russian | аромат |
Synonymes de « effluve »
Citations du mot "effluve"
L'effluve est une onde invisible qui fait vibrer notre cœur et éveille nos sens.
Anaïs Nin
L'effluve des fleurs est la poésie des sens.
Rémy de Gourmont
L'effluve des souvenirs est le parfum de l'âme.
Inconnu

