Ondoyer

verbe

Définitions de « ondoyer »

Trésor de la Langue Française informatisé

ONDOYER, verbe

I. − Emploi intrans.
A. −
1. Remuer au gré du vent, de l'eau ou d'une impulsion quelconque d'une manière qui rappelle le mouvement des ondes à la surface de l'eau. Synon. onduler.Les blés ondoyaient sous la brise; nuage qui ondoie. L'eau est sans ride, et tellement transparente, qu'à vingt pieds de profondeur nous voyons (...) ondoyer les longues herbes marines (Lamart.,Voy. Orient, t.1, 1835, p.42).La jeune châtelaine (...) descendit les degrés de la terrasse, laissant sa longue jupe ondoyer derrière elle (Feuillet,Veuve,1884, pp.130-131):
1. Après deux goélettes anglaises, dont le pavillon rouge ondoyait sur le ciel, venait un superbe trois-mâts brésilien, tout blanc, admirablement propre et luisant. Maupass.,Contes et nouv., t.2, Horla, 1886, p.1098.
2. Se mouvoir en décrivant des lignes sinueuses.
[Le suj. désigne un animal, une pers. ou une partie de son corps] Couleuvre qui ondoie; épaules qui ondoient. La nymphe grasse et rousse ondoyait aux clairières (Samain,Chariot,1900, p.215).Ses hanches ondoyèrent gracieusement (Sartre,Nausée,1938, p.102).
[Le suj. désigne un ensemble de pers.] Il se mêla sans peur à la foule qui ondoyait dans les galeries (Balzac,Illus. perdues,1839, p.398).La ligne de bataille flotte et serpente comme un fil (...), les fronts des armées ondoient (Hugo,Misér., t.1, 1862, p.382).
3. Présenter une ligne souple dont les courbes rappellent les ondes qui se forment sur l'eau. La plus surprenante de ces statues (...) était celle de Moïse. Enveloppé d'un manteau dont l'étoffe aussi flexible qu'un véritable tissu, ondoyait en de souples plis (Huysmans,Oblat, t.2, 1903, p.120):
2. Au mouvement de l'ombre, je jugeai qu'elle était occupée à réparer le désordre de ses cheveux, dont je voyais ondoyer les boucles flottantes... Toepffer,Nouv. genev.,1839, p.286.
4. [Le suj. désigne un son] Croître et décroître alternativement. Je souffle dans ma corne, le son ondoie d'écho en écho (Chateaubr.,Mém., t.1, 1848, p.323).La voix s'élevait tout doucement, elle ondoyait dans la vallée... Elle revenait sur nous (Céline,Mort à crédit,1936, p.314).
B. − Au fig., avec parfois une nuance péj. [Le suj. désigne une pers.] Manquer de constance dans ses opinions, adopter avec souplesse des positions différentes, des attitudes diverses. Le coeur de l'homme est peu changeant; il n'ondoie pas, il n'a que des tournoiements, des remous, toujours les mêmes, contre des obstacles secrets (Mauriac,Trois gds hommes dev. Dieu,1947, p.140):
3. Pierre avait dans le caractère je ne sais quoi d'agressif, de romantique et de contrecarrant qui mouvementait à l'excès nos rapports. Le caractère de Paul au contraire était tout souplesse; il ondoyait avec le mien. Gide,Si le grain,1924, p.551.
P. métaph. «Copiez ce que vous voyez comme vous le voyez,» disent les peintres (...). Pourquoi le littérateur n'agirait-il pas de même?... La vie ondoie autour de lui, changeante et riche (Bourget,Nouv. Essais psychol.,1885, p.86).
II. − Emploi trans., LITURG. CATH. Baptiser par ondoiement. Ondoyer un nouveau-né. Pour ondoyer un enfant, il faut une permission de l'archevêque (Lamennais,Lettres Cottu,1821, p.115):
4. Elle s'appellera donc Stéphanie-Françoise-Geneviève et recevra tous les jours ce dernier nom. Il est terrible qu'ici (je me suis informé) on n'ondoie pas à moins de vingt francs. Mallarmé,Corresp.,1864, p.139.
L'aînée du troupeau ça nous faisait presque une jeune fille: la mésange Rimbot, la blonde aux yeux verts, avec des miches bien ondoyeuses et des nénés tout piqueurs (Céline,Mort à crédit,1936p.599).
REM.
Ondoyeux, -euse, adj.[En parlant d'une partie du corps hum.] Qui ondoie (v. supra I A 2). L'aînée du troupeau ça nous faisait presque une jeune fille: la mésange Rimbot, la blonde aux yeux verts, avec des miches bien ondoyeuses et des nénés tout piqueurs (Céline,Mort à crédit,1936p.599).
Prononc. et Orth.: [ɔ ̃dwaje], (il) ondoie [ɔ ̃dwa]. Att. ds Ac. dep. 1694. V. aboyer. Étymol. et Hist. I. 1. Ca 1175 «couler (d'une rivière)» (Benoît de Sainte-Maure, Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 11323); 2. ca 1180 «se mouvoir par ondes (de la mer)» (Guillaume de Berneville, Saint Gilles, 782 ds T.-L.); 3. 1549 fig. «former des ondes (d'une chevelure)» (Du Bellay, Prosphonematique, 41, éd. H.Chamard, t.3, p.64); 4. 1857 «manquer de constance» (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t.14, p.12). II. 1remoitié xiiies. «baptiser un enfant sans les cérémonies liturgiques ordinaires» (Péan Gatineau, Vie de saint Martin, éd. W. Söderhjelm, 231). Dér. de onde*; suff. -oyer*. Fréq. abs. littér.: 112.
Source : CNRTL

Wiktionnaire

Français

Verbe

ondoyer \ɔ̃.dwa.je\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Remuer, se mouvoir à la manière des ondes, de façon sinueuse.
    • Les flammes ondoient.
    • On voyait la fumée ondoyer.
    • Les drapeaux ondoyaient dans la plaine.
    • Ses cheveux ondoyaient au gré du vent.
  2. Croître et décroître successivement.
    • Je souffle dans ma corne, le son ondoie d’écho en écho ; mais il n’y a point d’Alpes, de vaches, de troupeaux, et la Bernoise de la montagne n’attend point le chevrier. — (François-René de Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe, t. 1, 1848, p. 323)
    • La voix s’élevait tout doucement, elle ondoyait dans la vallée… Elle revenait sur nous. — (Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit, Denoël, Paris, 1936, page 314)
  3. Manquer de constance, de fermeté dans ses opinions, adopter avec souplesse des positions différentes, des attitudes diverses.
    • Le cœur de l’homme est peu changeant ; il n’ondoie pas, il n’a que des tournoiements, des remous, toujours les mêmes, contre des obstacles secrets. — (François Mauriac, Trois Grands Hommes devant Dieu, 1947, p. 140)

ondoyer transitif

  1. (Religion) Baptiser, répandre de l’eau sur la tête de quelqu’un, au nom des trois personnes de la sainte Trinité, sans observer les autres cérémonies du baptême.
    • Cet enfant n’est qu’ondoyé, il faut le porter à l’église pour le faire baptiser.
    • Durant ces années, elle perdit un bébé à la naissance qu'on ondoya sur-le-champ, mais Mme Desrosiers, tel Thomas, douta que le petit garçon prénommé Hector fût monté au ciel. Au cours de sa vie, elle s'en ouvrit à quelques prêtres qui tentèrent de la convaincre que l'ondoiement valait bien le baptême et que le nourrisson avait échappé aux limbes. — (Denise Bombardier, Edna, Irma et Gloria, Albin Michel, 2007, p. 21)
Source : Wikitionnaire

Littré (1872-1877)

ondoyer

(on-do-ié ; quelques-uns prononcent on-doi-ié. L'y se change en i, quand il est suivi d'un e muet : j'ondoie, j'ondoierai ; j'ondoyais, nous ondoyions, vous ondoyiez ; que j'ondoie, que nous ondoyions, que vous ondoyiez)
  • 1 V. n. Se mouvoir en ondes. Une plume touffue ondoyait sur sa tête, Mairet, Mort de Chrispe, I, 3. Je voyais les moissons, du soleil éclairées, Ondoyer mollement sur les plaines dorées, Saint-Lambert, Sais. II. Ses rangs pressés [d'une foule] ondoyaient et se repliaient sur eux-mêmes, comme une moisson que les vents agitent, Barthélemy, Anach. ch. 76. Des forêts de drapeaux, d'enseignes, de bannières, Marquant les rangs, les chefs, les bataillons divers, Au centre de l'armée ondoyaient dans les airs, Delille, Parad. perdu, V. Sur deux rangs le cortége ondoie, Hugo, Ballades, la Fiancée du timbalier.
  • 2 V. a. Baptiser un enfant sans observer les cérémonies de l'Église. Enjoignons aux curés d'avertir les pères qu'il ne leur est point permis de baptiser, ou, comme on appelle, ondoyer dans leurs maisons leurs enfants qui se trouvent en danger de mort, s'il y a d'autres personnes, hommes ou femmes, capables de leur administrer ce sacrement, Bossuet, Ordonn. synodale, 1691.

HISTORIQUE

XIIIe s. Toz li cuers [cœur] m'en va ondeant, Ren. 2257. Sos [sous] Sarmazane avoit un vergier ondoiant De ciprès, de loriers, Ch. d'Ant. v, 701. … Par quoy ti ondoyé [tes baptisés] Sont en ung moment envoié En la joie qui tout achieve, J. de Meung, Tr. 234.

XIVe s. Et ses cuers [son cœur] en proesce si bien nage et ondoie Que…, Hugues Capet, V. 1976. Nul age ne remembre si grant cressance d'yaue à Paris avoir undayé, Chr. franç. de Nangis, ms. de St-Germ. an 1396, dans LACURNE.

XVe s. La suppliant enfanta d'un fils, lequel, incontinent qu'il fut né, elle print et umdea, Du Cange, undeiare. La dame qui en tous biens undoye [abonde], Perceforest, t. v, f° 111. Le paintre undoyoit de blanc l'escu d'azur, ib. t. III, f° 117.

XVIe s. D'espics crestez ondoyent les champs vers, Ronsard, 101.

Source : Dictionnaire Littré

Étymologie de « ondoyer »

(1200) De l’ancien français ondoyer, fréquentatif de onder, du latin undare.
Source : Wikitionnaire

Onde, et le suffixe oyer ; provenç. ondejar, ondeiar ; anc. catal. onejar ; esp. et port. ondear ; ital. ondeggiare.

Source : Dictionnaire Littré

Phonétique du mot « ondoyer »

Phonétique Prononciation
France : écouter « ondoyer [ɔ̃.dwa.je] »
France (Lyon) : écouter « ondoyer »
France (Vosges) : écouter « ondoyer »
Source : Wikitionnaire

Fréquence d'apparition du mot « ondoyer »

Source : Google

Traductions du mot « ondoyer »

Langue Traduction
English ondoyer
German ondulieren
Spanish ondoyer
Portuguese ondoyer
Italian ondoyer
Dutch ondoyer
Polish ondoyer
Russian ondoyer
Source : DeePL

Synonymes de « ondoyer »