Voleter

verbe intrans

Définitions de « voleter »

Trésor de la Langue Française informatisé

VOLETER, verbe intrans.

A. − [Le suj. désigne un animal pourvu d'ailes] Voler çà et là, en se posant souvent. Je l'admirais [le papillon] (...) allant, venant sur les fleurs, non pas, comme la plupart, voletant à l'étourdie, mais les choisissant de haut (Michelet, Insecte, 1857, p. 361).Mésanges qui voletaient comme des perdues autour du marronnier; les ailes battaient vite et faisaient penser à des mains malheureuses qui tremblent, qui ne savent pas où se poser (Frapié, Maternelle, 1904, p. 131).
B. − [Le suj. désigne une chose]
1. Se déplacer par des mouvements légers et rapides comme des coups d'aile. Synon. voltiger.Le vent soufflait et les feuilles jaunes voletaient autour de nous pendant que les marrons tombaient à nos pieds (Green, Journal, 1934, p. 234).Le Tueur fit un signe, et la petite lueur ironique voleta au fond de ses prunelles (Genevoix, Dern. harde, 1938, p. 185).
2. Flotter au vent. Elles se poursuivirent en sautant, faisant voleter leurs larges manches comme des ailes et gloussant et piaillant comme des oiseaux amoureux (Proust, Swann, 1913, p. 162).
C. − [Le suj. désigne une pers.]
1. Se déplacer en tous sens, avec vivacité, en s'arrêtant souvent. [P. méton.] Cent fois, les pieds de Suzanne, voletant d'un étage à l'autre, avaient effleuré les traverses de chêne et les carreaux peints de rouge (Duhamel, Suzanne, 1941, p. 280).
2. Au fig., littér. Changer d'idée, d'opinion à tout instant. (Dict. xxes.).
Le voletage et le gazouillement des oiseaux (E. de Goncourt, Faustin, 1882, p. 45).Les oiseaux familiers à qui l'on avait construit des nids pour que leurs volettements et leurs cris parussent continuer dans le ciel infini le verbe enthousiaste des femmes (Kahn, Conte or et sil., 1898, p. 138).Ils virent devant eux le volètement de lueurs rouges (...) Dans une vallée, deux grands brasiers étaient allumés (Giono, Hussard, 1951, p. 340).
REM.
Voletage, subst. masc.,rare. Fait de voleter. Le voletage et le gazouillement des oiseaux (E. de Goncourt, Faustin, 1882, p. 45).
Prononc. et Orth.: [vɔlte], (il) volette [-lεt]. Le doublement de la cons. est ds Littré. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1remoit. xiies. « voler à petits coups d'aile, en se posant souvent » (Cantique de Moïse, 15 ds Psautier Oxford, éd. F. Michel, p. 243: Sicume li aigles purvocanz à voler ses pulcins, e sur els volitanz [Deut. 32, 11]); av. 1577 part. prés. adj. (R. Belleau, Œuvres poét., éd. Marty-Laveaux, t. 1, p. 50: Papillon tousiours voletant); 2. a) ca 1185 « palpiter (en parlant du cœur) » (Hue de Rotelande, Ipomedon, éd. A. J. Holden, 10211: Sis querz volette); b) 1erquart xiiies. « flotter au vent » (Reclus de Molliens, Miserere, éd. A. G. van Hamel, CXXXV, 1, p. 206: un peu de pourre volete); 1400 (Christine de Pisan, Mutation de fortune, éd. S. Solente, 10861: maint voile au vent voleter); c) 1578 « s'agiter d'un mouvement semblable à celui des ailes des oiseaux, des papillons » (Ronsard, Œuvres compl., éd. P. Laumonier, t. 17, p. 271: ton pied voletoit); d) 1875 « se déplacer en tous sens, de façon rapide et brusque » (Fabre, Barnabé, p. 189: ils allèrent en avant [...] sautillant, voletant, pirouettant); 3. a)1580 fig. « changer de sujet souvent » (Montaigne, Essais, II, 10, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 412: voleter sauteler de conte en conte); 1964 fig. « changer d'opinion à chaque instant » (Rob.); b) 1763 fig. « ne pas réussir à atteindre une grande élévation intellectuelle ou morale » (Voltaire, Lett. Mmedu Deffant, 19 août ds Littré: nous voletons, mais nous ne volons pas). Dér. de voler1*; suff. -eter*. Fréq. abs. littér.: 155.
DÉR.
Volettement, volètement, subst. masc.a) Fait de voleter; vol hésitant à petits coups d'ailes. Les oiseaux familiers à qui l'on avait construit des nids pour que leurs volettements et leurs cris parussent continuer dans le ciel infini le verbe enthousiaste des femmes (Kahn, Conte or et sil., 1898, p. 138).V. frouement ex. de Guèvremont.b) Fait de se déplacer par de petits mouvements légers et rapides. Ils virent devant eux le volètement de lueurs rouges (...) Dans une vallée, deux grands brasiers étaient allumés (Giono, Hussard, 1951, p. 340). [vɔlεtmɑ ̃]. 1resattest. 1596 voletement (Hulsius) − 1660 voletement, Oudin Fr.-Esp., ne semble pas réattesté av. 1869 (Mallarmé, Igitur, p. 439: un volètement); de voleter, suff. -ment1*.
BBG.Hasselrot 1957, p. 174. − Hilty (G.). Sém. et form. des mots. Colloque sur la Néologie et la Form. des mots. Actes... Neuchâtel, 1983, pp. 87-90. − Quem. DDL t. 20 (s.v. voletage).

-ETER, suff.

A.− [La base est un subst.]
1. [Le verbe met l'accent sur la petitesse] :
graineter .« Couvrir de petits grains, gréneter ». Cf. Adeline, Lex. termes art, 1884.
gréneter*, -
moucheter*, -
pailleter* -
plumeter .« Parsemer de mouchetures semblables à des barbes de plumes ». (Pt Rob. atteste la forme plumeté).Des taches de rouille plumetaient les endroits ou le mildiou ne lâchait plus (Hamp, Champagne,1909, p. 112)
tacheter* -
tiqueter .« Couvrir de petites taches ». Les sureaux se tiquetaient de grains noirs (Huysmans, Oblat,t. 2, 1903, p. 168)
vergeter .« Couvrir de petites raies » (Littré, Lar. 20e). La surface faiblement miroitante du canal se vergetait continuellement de fins triangles (Gracq, Syrtes,1951, p. 90).
2. [Le verbe exprime l'action de mettre bas, de donner naissance à des petits] :
biqueter, chèvreter « Mettre bas, en parlant d'une chèvre » (Littré)
louveter .« Faire des petits, en parlant d'une louve » (Littré, Lar. 20e).
3. [Le verbe exprime une itér.] :
becqueter*, -
haleter*, -
hoqueter* -
causeter .« Faire la causette, bavarder ». On causette un peu (Queneau, Enf. du limon,1938, p. 43)
laveter (de lavette). « Bavarder » (Rigaud, Dict. jargon paris., 1878, p. 200).
Spéc. [Le suj. désigne un animal en train de pousser son cri ou une pers. débitant un flot ininterrompu de paroles] :
cailleter*, -
caqueter*
Rem. Dans qq. cas, le suff. -eter n'exprime aucune valeur dimin.; il n'est que le résultat de la combinaison du suff. -et ou -ette et de la dés. verbale -er :
arbreter* (de arbret)-
colleter* (de collet)-
mugueter* (de muguet)-
pinceter* (de pincette)-
vigneter* (de vignette)-
B.− Plus rarement. [La base est un verbe]
1. [Le verbe met l'accent sur la petitesse, sur la réduction, parfois avec une nuance péj.] :
marqueté* -
rapiéceter .« Rafistoler de bric et de broc ». On y [à Chartres] rapiéceta son pourpoint [à Henri IV] pour une somme de quelques deniers (Chateaubr., Ét. ou Disc. hist.,1831, p. 404).
2. [Le verbe exprime un mouvement itératif, gén. très rapide] :
ahanneter .« Haleter, respirer rapidement et avec difficulté ». Cf. Verr.-On. 1908, p. 24.
cliqueter* -
clocheter .« Avancer en clochant du pied ». Tous passent, enlaçant des filles, Ou marchant d'un air rogue et sec, Ou clochetant sur des béquilles, Au son du fifre et du rebec » (Coppée, Poés.,t. 1, 1865, p. 25)
naqueter .« Trembler de froid, claquer des dents » (Martellière, Gloss. Vendômois, 1893, p. 217)
voleter* -
Spéc. [Le verbe exprime l'action de crier pour un animal] :
bègueter*, -
caqueter*, -
chucheter*, (s.v. chuchoter rem.)
claqueter*, -
craqueter*. -
Des taches de rouille plumetaient les endroits ou le mildiou ne lâchait plus (Hamp, Champagne,1909, p. 112)Les sureaux se tiquetaient de grains noirs (Huysmans, Oblat,t. 2, 1903, p. 168)La surface faiblement miroitante du canal se vergetait continuellement de fins triangles (Gracq, Syrtes,1951, p. 90).On causette un peu (Queneau, Enf. du limon,1938, p. 43)On y [à Chartres] rapiéceta son pourpoint [à Henri IV] pour une somme de quelques deniers (Chateaubr., Ét. ou Disc. hist.,1831, p. 404).Tous passent, enlaçant des filles, Ou marchant d'un air rogue et sec, Ou clochetant sur des béquilles, Au son du fifre et du rebec » (Coppée, Poés.,t. 1, 1865, p. 25)
BBG. − Dub. Dér. 1962, p. 19. − Hasselrot 1957, pp. 92-101.
Rem. Dans qq. cas, le suff. -eter n'exprime aucune valeur dimin.; il n'est que le résultat de la combinaison du suff. -et ou -ette et de la dés. verbale -er :
Source : CNRTL

Wiktionnaire

Français

Verbe

voleter \vɔl.te\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Voler à petits coups d’aile.
    • Les oiseaux voletaient çà et là en poussant des cris bizarres, tandis que d’autres cachés au plus épais du feuillage formaient de mélodieux concerts. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
    • […] ; une colossale figure du « Temps », soulève Terre et cadran sur ses vigoureuses épaules, tandis que des anges joufflus, des Amours pour mieux dire, se jouent tout autour, voletant et dégringolant jusque sur le fronton ; […] — (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1923)
    • Tout autour de la jeune femme, les pigeons voletaient, roucoulaient. Les mâles, empressés, la gorge gonflée, saluaient jusqu’à terre les femelles. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
  2. (Par analogie) Se dit des choses légères qui semblent flotter dans l’air, balancées par le vent.
    • […] tandis que la neige volette dans une succession ininterrompue de bourrasques derrière la fenêtre. — (Marianne Meunier, « La lumière, un besoin partagé », journal La Croix, 17 mars 2015, page 14)
    • (Sens figuré)Cette noble compatissance, cette intuition des difficultés du travail, ce culte du talent est une des plus rares fantaisies qui jamais aient voleté dans des âmes de femme. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)

Anagrammes

→ Modifier la liste d’anagrammes

  • le vôtre
  • Orvelte
  • révolte, révolté
  • véloter
Source : Wikitionnaire

Littré (1872-1877)

voleter

(vo-le-té. Le t se double quand la syllabe qui suit est muette : je volette, je voletterai) v. n.
  • Voler à plusieurs reprises, à la manière des petits oiseaux. Et les petits, en même temps, Voletants, se culebutants, Délogèrent tous sans trompette, La Fontaine, Fabl. IV, 22. Lorsque leurs ailes [des petits de la cigogne] commencent à croître, ils s'exercent à voleter au-dessus du nid, Buffon, Ois. t. XIII, p. 380.

    Fig. Il faudrait un peu de cette liberté anglaise qui nous manque… nous sommes de jolis oiseaux à qui on a rogné les ailes ; nous voletons, mais nous ne volons pas, Voltaire, Lett. Mme du Deffant, 19 août 1763.

    Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.

HISTORIQUE

XIIe s. Li aigles purvocans [provoquant] à voler ses pulcins, et sur els volitanz, Lib. psalm. p. 243.

XIIIe s. Si come aigle apele à voler ses polcins et seur eus voletanz, Psautier, f° 187. Come l'aigle volete seur ses oisiax por euls garder, ib. Li cuers li muet molt et volete, Partonop. v. 1307.

XIVe s. Quant l'esprevier sera plus fort et qu'il volletera, Ménagier, III, 2.

XVIe s. Le vent par coups ses membres descouvroit, Et voleter faisoit ses vestemens, Marot, IV, 40. Comme un papillon, voletant de fleurette en fleurette, Yver, p. 631. Oyseaux qui voletez par ces lieux solitaires, Desportes, Angélique, 1. On le veoit [l'Arioste] voleter et saulteler de conte en conte, comme de branche en branche, Montaigne, II, 104.

Source : Dictionnaire Littré

Étymologie de « voleter »

(Date à préciser) → voir voler et -ter
Source : Wikitionnaire

Provenç. volitar ; du lat. volitare, fréquentatif de volare, voler 1.

Source : Dictionnaire Littré

Phonétique du mot « voleter »

Phonétique Prononciation
France (Lyon) : écouter « voleter »
France (Lyon) : écouter « voleter »
Source : Wikitionnaire

Fréquence d'apparition du mot « voleter »

Source : Google

Traductions du mot « voleter »

Langue Traduction
English voter
German Wähler
Spanish votante
Portuguese eleitor
Italian elettore
Dutch kiezer
Polish wyborca
Russian избиратель
Source : DeePL

Synonymes de « voleter »